Avant la « sécu »… les bâtons de procession

bâton de procession 2Le sud de la Champagne, le sud-ouest de la Lorraine, la Bourgogne, concentrent un nombre important de bâtons de procession. Ils font partie, à côté des grandes statues portées au brancard et des bannières brodées, de ces représentations de saints que des cortèges organisés tels une armée en marche dans le combat contre le « prince des ténèbres » promenaient en parcourant la ville ou la campagne, sanctifiant le territoire tout en contribuant à l’édification de tous.

Ces pratiques, qui remontent au 16ème siècle, ne sont pas bien loin : à Trampot, les dernières processions datent des années 1980 – jeunes filles le 8 décembre, pour l’Immaculée Conception, jeunes hommes le 6 décembre, pour la Saint Nicolas. Aujourd’hui,  les bâtons sont principalement exposés lors de la fête patronale, comme à Liffol-le-Petit ou Liffol-le-Grand. Belles occasions d’admirer un patrimoine typique de notre région, les hampes ouvragées, les dais et les couronnes de fleurs, les anges céroféraires ou les chandeliers tournés, et surtout les statues d’une facture souvent naïve qui les rend particulièrement attachantes.

Vous verrez principalement des statues de la Vierge, éventuellement en compagnie de Joseph et de l’Enfant Jésus, des Saint Nicolas, mais aussi des saints « universels » tels Saint Pierre, particulièrement vénéré autour de Neufchâteau, des saints locaux comme Elophe ou Libaire, des saints guérisseurs, Saint Roch ou Saint Sébastien, des saints associés à un métier, Saint Abdon, patron des tonneliers, par exemple.

Les commanditaires de ces statues et bannières étaient membres de  congrégations – assemblées de paroissiens de même qualité, jeunes filles ou pères de famille par exemple – , membres de confréries de dévotion – s’engageant à une pratique de prière intense et régulière -, membres de confréries de charité – assurant le secours aux pauvres – ou encore membres de confréries de métier – organisant la vie religieuse des membres et leur assurant une assistance collective : avant la « sécu », on s’organisait donc autour des bâtons de procession.

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